Septembre 1011

Fendant la foule avec lenteur à cause de vos chevaux qui vous encombrent, vous ne passez pas inaperçus. La population locale vous dévisage avec curiosité, et les bavardages vont bon train.
Vous arrivez enfin devant la Milice, dont la double-porte est ouverte sur un hall d'entrée dans lequel un guichet d'accueil se trouve. Derrière le guichet, un homme en uniforme discute avec une petite femme trapue et musclée. Mais vous ne pouvez pas entrer avec vos chevaux... ça serait sans doute déplacé.
Il n'y a pas en vue d'endroit prévu pour les attacher. Pas d'anneaux ni de mangeoires. Les chevaux de la Milice doivent être logés ailleurs que devant l'entrée principale.

Karel observa les alentours mais ne vit rien pour accrocher les rênes de son cheval. Il poussa un soupir et alla vers les deux filles, tendant ses rênes à Si'Wan.

- vous voulez bien me tenir mon cheval deux minutes ? Je dois juste demander quelque chose à l'accueil et c'est tout, je n'en ai pas pour longtemps. Si ça ne vous ennuie pas ?

Normalement, le milicien à l'entrée devrait pouvoir le renseigner et au cas contraire, il pourrait demander où il pouvait laisser son cheval.

Si'Wan prit les rênes en haussant les épaules. Il fallait bien que quelqu'un reste avec les chevaux pendant que l'autre demandait où ils pourraient les laisser, et si Karel était désireux de rester avec Heaven...

"-Pas de problèmes."

Il réalisait, que du coup Heaven allait probablement aussi lui refiler son cheval -il fallait après tout qu'elle sache où trouver à manger, une brioche ne suffirait pas- et qu'il allait entrer avec la Shaïness sur ses talons, surtout s'il allait les laisser après. ? Bah, c'était son souci.

Sauf que Heaven était bien élevée, ELLE!!!!

Ben ouais, quoi... on ne rentre pas chez les autres, surtout chez la Milice, la bouche pleine et faisant des miettes partout. Et puis... la jeune femme venait de réaliser qu'en fait, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait à Agrima à part "une mission à Agrima"... Son esprit était resté bloqué sur 'retenue sur prime de fin d'année' et n'avait donc totalement pas suivi le pourquoi du comment...

Elle prit donc les reines du cheval de Karel des mains de Si'Wan et lui indiqua d'un geste de la tête d'y aller. Elle avait une brioche à finir... Et des fontes à fouiller, une fois la Ven Sakurai hors de vue....

La-dite Ven'Sakuraï haussa un sourcil devant Heaven, mais n'eut pas la foi de demander ses raisons. C'était Heaven. Elle voulait peut-être finir sa brioche en paix, bouchée par bouchée au lieu de tout enfourner d'un coup... Elle lui abandonna donc les rênes pour accompagner Karel Velan à l'intérieur. L'accueil où il se dirigeait serait là aussi où elle remettrait l'ordre de mission donné à Avnagh par Yu.

Karel se retourna en croyant avoir à faire à Heaven et haussa un sourcil surpris en voyant Si'Wan approcher. Un coup d'oeil vers les chevaux lui indiqua que la Shaïness était en train de manger tranquillement, ce qui expliquait sans doute pas mal de chose. Il poussa un soupir et se dirigea vers l'accueil où il s'adressa au milicien préposé à la tâche d'accueillir les gens et le salua poliment.

- bonjour, j'aurais besoin d'un renseignement s'il vous plait. Je cherche quelqu'un qui est très souvent à la milice et on m'a dit que vous pourriez peut être me renseigner. Il se nomme David-Allan Elam Evir.

L'homme, qui vous avait regardé entrer avec curiosité, ne peut retenir un sourire amusé quand Karel lui pose sa question.

La femme à côté de lui sourit aussi. C'est elle qui répond, retrouvant son sérieux aussitôt, comme quelqu'un qui a l'habitude du masque de l'officiel.

– Effectivement, il est souvent ici. C'est de la part de qui ? Il est d'usage de décliner son identité quand on entre dans nos locaux.

Elle n'est pas agressive, ni hautaine. Elle énonce juste un fait. Et elle lance également à Si'Wan un regard interrogatif.

j'hésite entre deux réponses pour décembre alors on va faire septembre, c'est plus simple...

- oui, pardon, j'aurais du le faire en premier. C'es de la part de Karel Velan Elam Evir. Il ne me connait pas mais on m'a dit qu'il pourrait probablement me renseigner, donc...
Étrange comme le nom de David-Allan avait eu l'air d'amuser les deux personnes en face de lui. Bah, il verrait bien. Et puis il fallait bien qu'il commence quelque part, non ? Il ne parla pas de Si'Wan, elle se débrouillerait sans lui pour dire ce qu'elle voulait, si elle arrivait à ouvrir la bouche. Elle était encore plus bavarde que lui, c'était impressionnant. En attendant, Heaven était seule dehors et ça, ça l'inquiétait un peu, mais même la Shaïness ne pourrait créer de catastrophe devant les bâtiments de la milice d'une ville inconnue dix minutes après leur arrivée, hein ?

Non, hein ?

La femme hoche la tête.

– C'est la première fois que vous venez à Agrima ? Je ne vous ai jamais vu par ici. Et si vous étiez déjà venu, vous sauriez sans doute que, si David-Allan n'est pas ici, c'est qu'il est "en face", à savoir à l'annexe de la Milice : la taverne que vous voyez d'ici.

Elle indique un endroit par la porte ouverte.

– C'est là que vont les hommes pendant les pauses, c'est un peu notre cantine. Le patron nous fait de bons prix. Et c'est là qu'on prend la température de la vie de la cité.

Elle sourit, et sort de derrière le comptoir, main tendue.

– Je suis Tamina As'Corvaz, et je suis en charge de la Milice d'Agrima.

Elle regarde Si'Wan, et demande :

– Et à qui ai-je l'honneur ?

Si'Wan resta silencieuse -ça change- en attendant que Karel Velan ai obtenu son renseignement et ai serré la main de l'As'Corvaz, avant de la prendre à son tour et de lui adresser un sourire poli.

"-Si'Wan Ven'Sakuraï, moi et ma collègue, qui est dehors, venons de la part de la Milice d'Avnagh."

La jeune femme sortit de son sac l'ordre de mission remis par Yu pour le tendre à Tamina.

Karel serra la main de la milicienne avec un sourire amusé.

- ravi. Oui c'est la première fois, je découvre la ville et ses habitants. Et du coup, l'annexe de la milice si je comprends bien.

Il laissa Si'Wan se dépatouiller comme une grande avec sa collègue. Il avait son renseignement et il s'apprêtait à quitter les lieux mais il se tourna avant vers l'homme derrière le comptoir, puisque Tamina s'occupait de la Ven'Sakurai.

- juste une dernière question, si vous permettez. Il ressemble à quoi ?

Tamina prend l'ordre de mission, et le lit, avant de sourire à Si'Wan.

– Ah, oui, je vous attendais. On va s'occuper de vos chevaux. Bienvenues à Agrima, chères collègues.

Puis elle répond à Karel :

– Il fait à peu près votre taille, cheveux courts, blond, les yeux clairs, mais de toute façon si vous demandez au tavernier il vous le dira. Et s'il n'est pas là, quelqu'un à l'annexe saura où il est !

Elle se tourne vers le soldat en uniforme et lui dit :

– Va dire à Jaques de s'occuper des chevaux de nos deux collègues d'Avnagh. Qu'il les mène à l'écurie de la Milice, et qu'il les bouchonne.

L'autre hoche la tête et disparaît par une petite porte latérale.

Après avoir savouré sa brioche....

Nan, ça serait trop facile, hein? On parle d'Heaven.... Elle concoure dans la catégorie poids lourds, là... Par contre, la spécialité dans laquelle elle est championne reste toujours un mystère. Un jour, quelqu'un découvrira le monde dans lequel la Shaïness évoluait.... ça, ça serait une véritable révolution...

Bref...

Tout en mâchonnant sa brioche, Heaven ziettait la ville à petits coups d'oeil curieux... Les toits... les pavés... oh, un chat... et oooooh, une zoooolie sacoche de fonte de dada à Karel Velan....

Par les vergetures de la grande Minerve... Que ce mec pouvait être... chiant? Des livres, sans image ou truc cochons, genre "traité de science politique de Tourne-Rive" ou "Etude microéconomique des flux d'imposition sur le rendement des Khyans à Tourne-Rive"... Pff, peut-être devait-il caler une table avec ça? ... des fringues - et même pas de caleçons aux motifs compromettants - quelques provisions - dont les touches sucrées, comme les bonbons et les fruits disparurent étrangement....
Pff, même pas drôle...

En plus, il est HYPER haut, le canasson de Karel... Pas comme son poney géant, qu'elle trouvait déjà bien grand... Elle devait se mettre sur la pointe des pieds et se tordre le cou pour fouiller... Franchement, Karel, pas aidant, le mec... Il ne pouvait pas être moins grand, hein?

Et c'est dans cette position que Jacques la trouva. Cependant Heaven est bien Heaven pour quelque chose et ne se démonta pas (ha ha ha, quel jeu de mot...) pour autant.
- " Bonjour. Je suis Heaven... Merci pour les chevaux. Attention, celui de Si'Wan mord... Enfin, je crois... En tout cas, il a mauvais caractère. Comme Si'Wan. Sur ce point, pas à dire, ils se ressemblent... Bon y'a des trucs sympas à faire, ici? Et c'est comment, dans la Milice, hein? C'est quoi, l'actualité milicienne du coin? "

Et patati et patata...

Le Milicien ne semble pas surpris de voir Heaven farfouiller. Après tout, il ignore à qui est le cheval.
Avec un sourire il répond :

– Je suis Jacques. Je vais m'occuper des chevaux. Euh... on m'avait dit qu'il y en avait deux, pas trois ? Pour les activités à faire ici, ça dépend un peu des goûts... souvent on se retrouve à la taverne en face pour jouer aux cartes ou bien discuter. L'ambiance est bonne ici. La cheffe est sympa et efficace, donc ça se passe bien. L'actualité, euh, je sais pas... pas grand chose.

Il tend la main pour attraper les rênes, prudent, de peur de se faire mordre.

– Vous venez de loin ?

Karel Velan remercia poliment le milicien, salua Tamina ainsi que Si'Wan et prit le chemin de la sortie. Il suivait de près ledit Jacques et prit les rênes de son cheval.

- pardon, mais celui ci est à moi. Heaven, je t'abandonne ici. Bonne chance à toi et ne fais pas de bêtise.

Alors ça, c'était demander à un poisson d'arrêter de nager, c'était sûr. Il ne remonta pas sur son cheval, pas pour aller aussi près et se dirigea vers la taverne indiquée. Déjà il pourrait y trouver un endroit pour attacher son cheval, ensuite il n'était pas contre un siège qui ne bougeait pas ou d'un repas si la taverne en proposait, ce qui était souvent le cas. Le coin devrait être calme si les miliciens en avaient fait leur taverne préférée. Personne n'aurait la folie de causer des troubles dans une pièce remplie de miliciens, il faudrait être fou. Même un Shaïness ne serait pas aussi stupide.

Quoique...

Son cheval attaché, il entra dans la taverne et regarda autour de lui.

Karel Velan :

Tu trouves sans peine de quoi attacher ton cheval près de la taverne : il y a des anneaux prévus à cet effet, et un abreuvoir.
Lorsque tu pousses la porte, tu te retrouves dans un endroit chaleureux : il y a de l'espace, les tables ne sont pas collées les unes aux autres, l'endroit est propre, et il y a à la fois de petites tables privatives et de grandes tablées collectives.
Il fait bon à l'intérieur, grâce à une grande cheminée où on doit pouvoir faire rôtir la viande.
Il y a pas mal de monde, en cette heure de repas, et ça sent bon la nourriture. Au bar, deux miliciens en uniforme sont accoudés et discutent autour d'une boisson chaude.
Autour d'une grande table, 4 miliciens en uniformes et 2 personnes en civil sont en train de déjeuner. L'une de ces personnes est un homme blond aux yeux clairs.
Il y a aussi des clients plus classiques d'une taverne : des riverains venus prendre l'apéro, quelques travailleurs qui déjeunent...


Si'Wan :

Tamina, après avoir salué Karel, te dit :

– J'espère que vous avez fait bonne route ? Vous avez pris une auberge, ou bien vous tenez absolument à dormir dans le dortoir de la salle des gardes ?

Karel entra un peu plus loin dans la salle et alla près du comptoir. La table où l'homme blond n'était pas forcément la bonne, autant être certain de s'adresser à la bonne personne. Il fit un petit signe à la personne derrière le comptoir. Si lui (elle ?) ne savait pas, les miliciens à côté entendraient peut être et pourraient lui dire. Et au pire, il leur demanderait.

- excusez-moi, je cherche quelqu'un et à la milice on m'a dit qu'il pourrait être ici. Il s'appelle David-Allan Elam Evir. Vous sauriez où je pourrais le trouver ?

Karel Velan

Le patron, derrière son comptoir, sourit avec amusement. Les miliciens à côté aussi.

– Bien sûr que je sais. Monsieur David-Allan a ses quartiers entre ici et en face, comme toute la Milice. Il se trouve que pour les repas, c'est souvent ici.

Il te désigne la grande table au fond.

– Vous le trouverez là-bas, il déjeune. Vous voulez manger quelque chose ? Nous avons du pâté en croûte et de la fricassée de veau en sauce avec des carottes et des côtes de bettes.

Karel Velan allait refuser le repas mais son estomac en décida autrement. le petit déjeuner était loin et avait été frugal, il commençait à avoir franchement faim.

- pourquoi pas. Le menu a l'air appétissant. Avec un énorme café si vous voulez bien. Très serré.

Il sourit au patron et se dirigea vers la table où il avait bien pensé trouver celui qu'il cherchait. Près de l'homme blond il inclina la tête légèrement avec courtoisie.

- pardonnez-moi de vous déranger mais seriez-vous David-Allan Elam Evir ?

Alex, Alice, n'hésitez pas à continuer, hein ! Et si vous préférez, vous pouvez résumer ce que vous faites. Tamina va vous proposer de vous reposer de votre voyage, forcément. Libre à vous de voir si vous avez envie de visiter la ville ou pas.

Karel Velan :

Le jeune homme lève la tête, et des rides d'expression se forment au coin de ses yeux. Il sourit d'un air affable.

– C'est moi-même. A qui ai-je l'honneur ?

La tablée a cessé sa conversation pour mieux t'observer.

Karel sourit en retour à l'Elam Evir et se présenta.

- Je m'appelle Karel Velan Elam Evir (punaise, ces noms à rallonges... la prochaine fois je fais un Shainess et je l'appelle bob, ou Mac ou Stan !), une connaissance m'a dit que vous pourriez peut être m'aider. Mais je ne voudrais pas vous déranger. Vous êtes en plein repas, cela peut attendre.

Il ne rendit pas les regards des miliciens curieux qui le dévisageaient, il s'en moquait et c'était normal. Il les interrompait en plein milieu de leur conversation, au cours d'un repas après tout. Son sourire se fit un peu plus large.

- de toute façon, je vais céder à la tentation et à l'appel des odeurs de la cuisine et prendre un repas ici aussi. Si vous aviez un instant à m'accorder dans l'après midi ? Ou même plus tard ?

KV :

Il te sourit et te montre une chaise vide.

– Installez-vous donc avec nous, si vous voulez. Nous avons encore de la place. Plus on est de fous, plus on rit ! Vous êtes en ville depuis longtemps ? Vous venez de quel coin ?

Les autres reprennent leurs conversations tranquillement.

Il hésita un instant mais l'invitation était sympathique et ça n'avait pas l'air de déranger les autres personnes autour de la table, alors... plutôt que manger tout seul dans un coin... Et puis il pourrait se faire une idée plus précise de son oiseau. Lui demander de but en blanc "il se passe quelque chose de bizarre en ville ?" serait peut être un peu maladroit. Il s'assit donc sur la chaise proposée et s'installa.

- merci, pourquoi pas, si ça ne vous dérange pas. C'est plus agréable que manger seul à une table de taverne qu'on ne connait pas, seul avec soi même.

Il jeta un oeil aux autres personnes attablées, par pure curiosité et pour prendre un peu la température du coin, mais il n'avait pas eu l'impression de voir de la tension, bien au contraire. Il revint à l'Elam Evir

- Et pour vous répondre, je suis arrivé il n'y a pas une heure et je viens d'Avnagh. Mais dites-moi, vous n'avez pas l'air d'appartenir à la milice, pourtant vous semblez travailler avec eux ?

KV :

Tout en piquant sur sa fourchette un peu de son plat qui sent très bon, il te répond avec un grand sourire :

– Ah, mais bien sûr que je travaille avec eux ! C'est mon métier ! Je suis Démagogue de vocation. Et j'ai pour mission de veiller à ce que les conflits trouvent une résolution pacifique. Du coup j'aide la Milice dans sa tâche de police de la cité, et je vais parfois aider le Baronnet lors de ses doléances, quand il a des problèmes et a besoin d'un médiateur. Et quand je m'ennuie, j'aide aussi la Milice dans ses enquêtes !

Il lance à la cantonade :

– Pas vrai les gars ?

Les miliciens rigolent de bon cœur et te confirment que c'est vrai à grands cris joyeux.

Dehors, Heaven est bien sage mais elle commence à avoir envie de manger (la brioche lui ayant ouvert l'appétit), de bouger et surtout, très envie de faire pipi... Sauf que voilà, elle ne veut pas entrer.... nan, cet bâtiment a une sale tronche... définitivement pas un bon feeling... Surtout que Si'Wan va en profiter après pour ne rien dire, la laissant encore tout faire. Nan, pas question...

Elle suit donc Jacques, histoire de voir où il gare son poney géant, des fois qu'elle en aurait besoin en urgence...
- " D'Avnagh. Le chef nous a envoyer parler à votre chef. Dites voir, sur la route, des gars ont tenté de nous détrousser, c'est normal, ça? C'est la saison, comme les champignons, ou il se passe quelque chose dans votre coin? On ne sait jamais, avec toutes ses frontières pas loin, des gens pourraient en profiter, hein..."